Une patiente fortunée et une infirmière entre deux âges.
La mission de celle-ci s’avère simple : convaincre la vieille dame indigne de ne pas renoncer à la vie. S’installe alors entre ces deux femmes que tout oppose une relation singulière. Le dialogue fait remonter à la surface frustrations, secrets, rêveries et échappées belles. On oscille entre l’hallucination et la réalité, entre la soumission à un modèle social et l’émancipation. Les pistes se brouillent et l’étrange s’impose au coeur du lieu commun.
Gilberte Tsaï transforme cette oeuvre au titre digne des meilleurs romans de gare en une enquête progressive et feutrée. Ici, le huis-clos devient la scène où parviennent, à peine voilés, les bruits du monde. On est à Buenos Aires ou peut-être ailleurs ; dans ce lieu à la fois intime et universel.
Né dans la pampa argentine, Manuel Puig (1932-1990) occupe une place à part dans la littérature latinoaméricaine. On lui doit des oeuvres cultes comme La Trahison de Rita Hayworth (1968), Le plus beau tango du monde (1969) et Le Baiser de la femme araignée (1976), porté à l’écran par Hector Babenco.
Depuis 2000, Gilberte Tsaï dirige le Centre dramatique de Montreuil, à Paris. Elle développe une démarche théâtrale et poétique principalement à partir de matériaux non dramatiques, d’essais (Arlette Farge) ou de romans
(Balzac, Robert Walser, Italo Calvino). Mais elle monte aussi avec talent des auteurs tels que Pirandello, Gorki, Jean-Christophe Bailly et Mohamed Rouabhi.