Monteverdi souhaitait mettre en mouvement les passions, «movere gli affetti», disait-il. La chorégraphe Noemi Lapzeson a pris à la lettre le projet du musicien : elle s’empare de quelques-uns de ses plus beaux madrigaux pour donner simultanément à entendre, à voir et à ressentir cette mise en mouvement. Dans son spectacle, composé de danseurs, chanteurs et musiciens, la danse n’illustre pas la musique, mais dévoile son identité visuelle. Le langage du corps et le langage musical dépassent le cadre du dialogue pour entrer en fusion. La phrase chantée et le mouvement du danseur se fondent dans un même souffle, une même sensualité, une même inspiration, et vont ensemble jusqu’à la chair de l’émotion.
Née à Buenos Aires, Noemi Lapzeson a vécu à New York au sein de la Martha Graham Company, puis a rejoint l’Angleterre pour participer à la création de la London Contemporary Dance Company. En 1980, elle s’installe à Genève où elle fonde sa propre compagnie, Vertical Danse, ainsi que l’ADC. Elle a reçu de nombreuses récompenses, dont la prestigieuse bourse de la John Simon Guggenheim Foundation à New York en 1999 et le Prix quadriennal de la Ville de Genève en 2007. Avec Monteverdi Amours baroques, créé à Genève en 1990, elle revisite l’un de ses grands succès.
Gabriel Garrido, chef d’orchestre d’origine argentine, est l’un des grands spécialistes mondiaux de musique ancienne et baroque. Il crée à Genève en 1981 l’Ensemble Elyma, groupe de recherches et d’interprétation, dont il assure la direction musicale. Ses enregistrements de Monteverdi (L’Orfeo, Vespro della Beata Vergine, L’Incoronazione di Poppea) sont devenus des références.