Orgon veut sauver son âme. Il installe chez lui Tartuffe, un aventurier aux allures de dévot, auquel il voue une admiration sans bornes. Face à l’imposteur, deux femmes se dressent: Dorine, la servante généreuse et clairvoyante, et Elmire, la maîtresse de maison qui s’insurge contre l’aveuglement de son mari. Parviendront-elles à piéger Tartuffe et à dévoiler sa véritable nature?
Derrière la farce et la comédie de caractère, il y a dans cette pièce l’expression de passions humaines puissantes. Jalousie, désir, haine, amour du pouvoir sont à l’oeuvre au sein d’une même famille. Celle-ci devient un champ de bataille où se succèdent manoeuvres, ruses, coups de force et coups d’éclat. C’est dans ce paysage qu’apparaît Tartuffe, manipulant ceux qui veulent bien être manipulés, et lui-même manipulé par ceux qu’il croit en son pouvoir.
Dans cette comédie initialement en trois actes et qu’il remaniera ensuite, Molière s’attaque à l’hypocrisie religieuse. Les vrais dévots, ceux de la compagnie du Saint-Sacrement, s’y reconnurent, et la pièce fut interdite. Il faudra attendre cinq ans, et de nombreuses lectures et représentations privées, pour qu’elle soit officiellement jouée au Palais Royal, le 5 février 1669.
Avec une série de triomphes dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes (dont Platonov de Tchekhov en 2002, et Les Barbares de Gorki en 2006), un exil artistique couronné de succès dans les pays de l’Est (dont un Oncle Vania lituanien en 2009) et un beau retour en France (avec Les Estivants, d’après Gorki, en 2010), Éric Lacascade est considéré comme l’un des metteurs en scène les plus talentueux de sa génération.