1943, dans un pays imaginaire sous dictature fasciste. Hugo, jeune résistant communiste, est chargé d’une mission par le Parti: celle d’assassiner Hoederer, un «social-traître» qui cherche à négocier avec les pouvoirs en place. Avec sa femme Jessica, Hugo est infiltré comme secrétaire personnel dans la maison de Hoederer... Mais les jours passent, et malgré l’urgence de la situation, le jeune homme n’agit pas.
Pour Philippe Sireuil, Les Mains sales ont quelque chose du mythe: loin de se réduire à la dénonciation des arcanes d’un parti, la pièce est traversée par des questions dont la portée est universelle, celle du compromis entre l’idéal et le réel, celle de la liberté de l’individu. Elle tient aussi du drame historique, de la comédie, voire parfois du vaudeville. Sophocle y côtoie le boulevard et le polar, et c’est ce composite, cette richesse du matériau qui en font l’une des œuvres les plus emblématiques du théâtre français de l’après-guerre.
Philosophe, dramaturge, essayiste, romancier, biographe, Jean-Paul Sartre (1905-1980) a régné sur les lettres françaises. Intellectuel engagé, il a toujours décliné les distinctions officielles, notamment la Légion d’honneur et, en 1964, le prix Nobel de littérature, par refus «de se laisser transformer en institution».
Philippe Sireuil est metteur en scène de théâtre et d’opéra, et cofondateur du Théâtre Varia. Il a occupé pendant une vingtaine d’années une charge de cours à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle de Bruxelles. Parmi ses mises en scènes récentes, on peut citer: Savannah Bay de Marguerite Duras au Théâtre de la Place des Martyrs (2010), Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce au Théâtre de la Place des Martyrs (2011) et La Maman du petit soldat de Gilles Granouillet au Théâtre Le Poche (2012).