«Voici un étrange monstre que je vous dédie», écrivait Corneille en 1639 à propos de L’Illusion comique. Pouvait-il se douter qu’avec ce «monstre» il atteignait ce que l’on nomme aujourd’hui un sommet du répertoire? Un monument de la littérature magnifique et extravagant, où l’auteur, se jouant des genres, multipliant les procédés de l’illusion, entraîne personnages et spectateurs dans une incroyable mise en abyme...
Mais rappelons l’intrigue, qui à elle seule vaut son pesant d’or. Pridamant, le père de Clindor, n’a pas vu son fils depuis dix ans. Rongé par l’inquiétude, il se rend chez le mage Alcandre. Celui-ci l’emmène dans sa grotte et, par un étrange procédé magique, fait défiler sous les yeux ébahis du père les étapes de la vie de Clindor: son emploi de valet auprès du soldat fanfaron Matamore, ses amours avec Isabelle, son emprisonnement... De la farce au divertissement galant, de la comédie à la tragédie: c’est ici tout le théâtre, et la beauté du monde, que l’on voit se déployer en cinq actes d’un brio inégalé.
Lorsqu’il écrit L’Illusion comique, Corneille (1606-1684) a vingt-neuf ans. Il a déjà à son actif plusieurs comédies (dont La Place royale), une tragi-comédie (Clitandre) et une tragédie (Médée). L’année d’après, en 1637, il triomphe avec Le Cid, puis se consacre presque essentiellement à ce qui deviendra son genre de prédilection, la tragédie historique.
En 1991, Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier fondent la Cie Pasquier-Rossier, basée à Lausanne, avec laquelle ils proposent près d’une création par an. Succédant à Gisèle Sallin et Véronique Mermoud, ils reprennent en juillet 2014 la direction du Centre dramatique fribourgeois-Théâtre des Osses à Givisiez. Parmi leurs co-réalisations, on peut citer: LékombinaQueneau (2009), Le Château de Kafka (2009) et Le Ravissement d’Adèle de Rémi De Vos (2013).