À sa mort, la grand-mère de Tatjana Pessoa a légué à sa petite-fille une riche bibliothèque d’ouvrages méticuleusement annotés. Cette grande lectrice remplissait les marges de ses livres de commentaires tantôt facétieux, tantôt inspirés. Avec ce spectacle, la metteuse en scène belge renoue avec son aïeule et son illustre ancêtre Fernando Pessoa, nous parle des morts et des vivants, de la littérature qui nous lie les uns aux autres.
Un spectacle intime et généreux, qui traite du deuil et envisage les moyens d’entretenir un rapport serein, sain et vivant avec celles et ceux qui nous ont quittés.
« Nous sommes ce que nous lisons. Qui n’a pas scruté la bibliothèque de son hôte lors d’une première invitation ? Lorsque nous avons vu ce spectacle, nous avons pensé à nos grand-mères, aux livres qui nous ont fait grandir, pleurer, avoir envie de mourir/aimer. Nous avons aussi pensé à By Heart de Tiago Rodrigues, dont la grand-mère est elle aussi portugaise. Nous avons pensé que nous sommes faits de mots et de sang, et du sang des mots. Nous avons pensé que ce serait bien de partager cette découverte. Alors la voici. » NKDM
TATJANA PESSOA
Née à Bruxelles en 1981, Tatjana Pessoa part à 20 ans en Afrique. Diplômée de l’Actors Studio d’Abidjan, elle travaille avec des compagnies au Burkina Faso. Retour au pays natal en 2004. Elle se forme alors au Conservatoire de Liège puis assiste plusieurs metteurs en scène dont Falk Richter et Franz Xaver Kroetz. Elle traduit des pièces, officie comme regard extérieur et comme conseillère à la traduction auprès de compagnies.
Hantée par la mémoire collective et individuelle, elle met en scène M.J / Léo Ferré en 2010 et participe au projet « Les iroquois » en 2012-2013. L’année suivante, elle écrit et met en scène Lucien, un spectacle jeune public sur l’immigration portugaise et le rapport père-fils.
Tatjana porte le même nom qu’un grand écrivain portugais car oui, elle appartient à la même famille. C’est d’autant plus troublant lorsque l’on sait que « Pessoa » signifie « une autre personne » ou « personnage de théâtre » en portugais. Son dernier spectacle La bibliothèque de ma grand-mère témoigne de l’influence des livres sur la vie. Pour elle, les morts influencent les vivants et la révolution s’imagine dans les liens qui unissent les générations. Le théâtre lui permet d’activer le dialogue avec les disparus et les êtres fictifs pour interroger avec tendresse notre histoire, familiale et humaine.