Il existe au moins deux Amériques : toutes les deux ont connu un développement musical remarquable au cours du XXe siècle.
Celle du nord est dominée par la figure de Charles Ives, premier compositeur vraiment original des États-Unis : il intégra des éléments populaires tels que les songs, les ragtime ou les marches à l’intérieur d’une écriture totalement libre, d’une inventivité et d'une modernité étonnantes.
Son pendant au sud serait Heitor Villa-Lobos, qui lui aussi puisa dans le folklore brésilien, dans la sensualité de ses sonorités et de ses rythmes, qui alimentèrent une invention pleine d'audaces.
Peut-on lier le travail des deux compositeurs contemporains à de telles origines, sous prétexte qu’ils viennent de ces parties de l’Amérique ? Y a-t-il une couleur, ou une identité, spécifique à leur musique, qui s’expliquerait par cette origine ?
Le fait est que chez Luis Naon comme chez John Adams, les sources populaires restent vivaces, leurs démarches s'inscrivant de biais dans la tradition moderniste européenne.