Avez-vous lu les nouvelles de Tchekhov ? Elles constituent la majeure partie de son œuvre et lui ont valu la célébrité à part égale avec son théâtre. Certaines d’entre elles, dont Le Violon de Rotschild, ont fait l’objet d’une adaptation théâtrale par Hanokh Levin, dont on joue Shitz en ce moment à la Comédie. Véritables bijoux de concision et de finesse, elles nous font découvrir un monde de petites gens, de drames quotidiens, de joies sans prétentions… Là où réside le génie de Tchekhov, c’est de déceler, sous cette apparente banalité, au détour d’un événement parfois infime, quelque chose de l’ordre du sublime. La qualité de son regard substitue la bienveillance au mépris, et aux préjugés une haute idée de la fraternité. En ces temps de cynisme et de banalisation de la haine, mettre cette qualité en lumière, en scène, en voix, est une tâche nécessaire.