La Comédie de Genève poursuit sa réflexion, inaugurée la saison passée, sur les croisements féconds entre théâtre et cinéma.
En partenariat avec la HEAD - Genève, nous interrogerons cette année la pratique du montage au théâtre avec la metteure en scène brésilienne Christiane Jatahy, qui n’a de cesse d’explorer et de brouiller les frontières entre la scène et l’image filmée.
L'art du montage est la pierre angulaire du cinéma, il constitue son langage, sa grammaire spécifique.
En 1922 déjà, Lev Koulechov affirme que la spécificité du cinéma tient à l'enchaînement des images, au rapport entre un plan et celui qui lui succède. « L'essence du cinéma, le moyen d'obtenir une impression artistique, c'est le montage » déclare-t-il.
Par le biais du montage, le cinéma s'est émancipé des conventions de temps et de lieu propres au théâtre, en permettant de montrer simultanément des événements se déroulant dans des espaces différents et des temporalités distinctes, ce que le théâtre ne pouvait faire.
Mais le théâtre, c'est sa richesse, est un art poreux, qui intègre les pratiques venues d'autres champs artistiques. Il a donc accueilli l'image filmée. Dès lors, la notion de montage, en migrant du cinéma vers le théâtre, se complexifie.
Comment la question du montage se pose-t-elle au théâtre ?
Comment fonctionne l'enchaînement entre l'image filmée et l'image scénique ?
Et que produit le montage en live d'images capturées sur le plateau en caméra directe ?
Ce sont ces questions que nous aborderons lors de cette masterclass avec la metteure en scène brésilienne Christiane Jatahy.
À partir d'images du Présent qui déborde (à l'affiche de la Comédie du 17 au 22 mars), nous nous livrerons ensemble à une véritable expérience : reprenant en live une séquence du spectacle, Christiane Jatahy, avec ses actrices et acteurs, modifiera le montage des différents éléments – images préenregistrées, images saisies en direct et scènes théâtrales – pour évaluer en direct, avec vous, comment ce faisant le sens se transforme.