Eh bien ! dansez maintenant. No Paraderan ose une troupe d’actrices et acteurs devant un rideau rouge qui ne s’ouvrira jamais, une soirée de gala vue des coulisses.
Au son d’un live de Frank Sinatra et Dean Martin bavards et alcoolisés, une troupe de danse fait des échauffements, puis ses adieux à la scène. Le titre du spectacle est un clin d’œil à Parade, un ballet dont le livret, signé par Jean Cocteau, a fait scandale en 1917.
No Paraderan connaît également, lors de sa première au Théâtre de la Ville-Paris le 7 décembre 2004, l’une des plus retentissantes bronca de l’histoire de la danse.
Après Sorry, do the tour. Again! la saison passée, voici une seconde reprise pour apprécier aujourd’hui avec sérénité l’humour et la profondeur du travail du chorégraphe genevois.
"Un spectacle comme une réflexion malicieuse et mélancolique sur le monde-spectacle (et le monde du spectacle). À 57 ans, Marco Berrettini a l’irrévérence des garnements et un amour encyclopédique de la danse, de toutes les danses. Il nous fait tant rire et nous émeut depuis plus de 20 ans... Il nous semble évident que la saison inaugurale de la Comédie se devait d’accueillir cette fausse parade en remake. Et puis, on peut tout attendre, rêver, pardonner, oser avec un chorégraphe qui, un jour, a conçu pour l’un de ses danseurs un costume de hot dog (avec moutarde si nos souvenirs sont bons)". NKDM
MARCO BERRETTINI
Marco Berrettini est un danseur et un chorégraphe italo-allemand au parcours pour le moins atypique : d'abord champion de danse disco en Allemagne, il se forme ensuite à la prestigieuse London Contemporary Dance School puis à la Folkwangschule Essen de Pina Bausch, tout en poursuivant des études en ethnologie et en anthropologie. Ses pièces chorégraphiques sont à l'image de son parcours : elles mixent les genres, les motifs et les registres, mêlent la virtuosité au déceptif, recyclent la danse de salon et le folklore, et se situent souvent à la frontière du non spectaculaire. De pièce en pièce, Marco Berrettini explore toutes sortes de configurations originales : tantôt il présente ses performances dans des musées et des théâtres, tantôt il collabore avec des réalisateurs de films ou conçoit des installations avec des plasticiens.
Quelques spectacles emblématiques :
– Sturmwetter prépare l’an d’Emil (1999), son premier grand succès.
– Sorry, do the tour. Again! (2001), un spectacle qui revisite la danse disco, repris par la Comédie de Genève durant la Saison 19-20.
– No Paraderan (2004), une pièce qui joue sur le désir et la frustration.
– My Soul is my Visa (2018). Dans sa dernière création, Marco Berrettini réunit cinq interprètes et un piano pour les faire vibrer de manière métaphysique.