Dans le cadre de La Bâtie - Festival de Genève
Lancées à vive allure sur le plateau, neuf femmes dansent à perdre haleine l’histoire d’une humanité prise dans son propre tourbillon. Un monde de femmes dont les corps s’emballent en noir et blanc sous des chignons serrés et d’austères jupons. Qu’elles évoquent la sainte ou l’ingénue, la mariée immaculée ou un cercle de sorcières poings levés, elles font corps et cris.
Si loin, si proche de nos folklores et de nos références mystiques, Sonoma invente un monde, télescopant béatitudes bibliques, fulgurances théâtrales, chants obsédants et danses frénétiques. Pour concevoir ce vertige, le chorégraphe Marcos Morau se réfère à Luis Buñuel et Pablo Picasso, deux avant-gardistes fascinés par le paradoxe entre modernité et traditions. Jusqu’au bout, notre sentiment de familiarité sera dérouté par une persistante étrangeté.
"Depuis notre arrivée, nous rêvons de les inviter. Grâce à/avec la Bâtie, nous les accueillons aujourd’hui. De la danse qui puise aux origines, folklorique, sacrée, dans un mélange hypnotique, un luna park qui tourne la tête et les sens, et nous emmène loin. « Nous avons besoin de beauté », nous disons-nous souvent en ces temps de trouble. En voilà. Pour les yeux, les oreilles, l’âme". NKDM
LA VERONAL
Fondée en 2005, la compagnie interdisciplinaire La Veronal a trouvé le succès avec des œuvres allégoriques et complexes. Elle puise ses inspirations dans le théâtre, le cinéma et les arts plastiques. Marcos Morau, son directeur artistique, compose des mondes qui sont autant de miroirs déformants du nôtre. Avec Pasionaria, il dévoile une nouvelle “planète”, où l’utopie de notre présent a viré au cauchemar : la texture même du monde est devenue artificielle, et la technologie finit par couper les humains de leurs émotions. Avec sa danse désarticulée et théâtrale qui fait vibrer chaque muscle, le chorégraphe espagnol nous plonge dans un univers puissant et sombre, appuyé par une scénographie léchée. Il livre ici une réflexion métaphorique sur l’aliénation et le rôle de la passion dans notre existence.
MARCOS MORAU
Marcos Morau, né en 1982, a étudié la chorégraphie à l’Institut del Teatre de Barcelone, au Conservatoire Supérieur de Danse à Valence et au Movement Research à New York. Ses compétences artistiques ne se limitent pas à la danse, touchant à des disciplines telles que la photographie et la Comédie, ayant suivi un Master en Théorie Dramatique.
En 2005, il crée La Veronal, une compagnie composée d’artistes issus des champs de la danse, du film, de la photographie et de la littérature. L’objectif de l’équipe artistique se base directement sur une recherche constante de nouveaux médias expressifs, de références culturelles — cinéma, littérature, musique et photographie principalement — pour faire le pari d’un langage narratif fort avec l’intention de créer des espaces artistiques globaux.
Marcos Morau signe des pièces pour d’autres compagnies de renommée internationale, comme la Compañia Nacional de Danza de España, le Scapino Ballet Rotterdam, le Skânes Dansteater, le Göteborg Operans Danskompani, le CCN Ballet de Lorraine, le Ballet du Rhin ou Carte Blanche Norway.
Le travail de La Veronal est présent dans quelques-uns des plus importants festivals et théâtres au monde, tels que Chaillot - Théâtre national de la Danse, la Biennale di Venezia, l’Opéra d’Oslo, Julidans Amsterdam, Tanz im August Berlin, Roma Europa Festival, SIDance Festival Séoul, Sadler’s Wells à Londres et la internationale tanzmesse à Düsseldorf, la plus importante vitrine européenne pour la danse.
Son travail est récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux.