Nicolas Zlatoff est un expérimentateur amoureux. L’objet de son amour ? Le théâtre, évidemment. Le théâtre comme pratique, le théâtre qui se cherche et jamais ne se trouve, le théâtre à la rencontre du cinéma.
Un spectacle qui n’en est pas un, du moins pas au sens traditionnel du terme. Car c’est à une quête qu’assiste le public : celle de comédiennes et comédiens qui cherchent le bon ton, le bon geste, le parfait regard, le mot juste pour jouer La Mouette de Tchekhov.
NICOLAS ZLATOFF
Diplômé de l’École Centrale et Docteur ès Sciences de l’INSA, cet ingénieur de formation a la fibre scientifique dans la peau. Ainsi, durant son master de mise en scène à La Manufacture, Nicolas Zlatoff cible sa recherche sur la représentation de l’acte de penser. Cette approche à la fois théorique et pratique le conduit à puiser dans une matière éclectique constituée de textes théâtraux ou non, d’auto-fictions, de vidéos, d’images, de musique et de mouvements qu’il met en scène dans des dispositifs variables. Qu’il s’agisse d’installations, de conférences, de performances ou de concerts, chacune de ses réalisations bouleverse la place du spectateur et innove le rapport à la dramaturgie.
À l’issue de sa formation en mise en scène, il crée Gaspard Productions et travaille avec le TLH-Sierre, le Musée d’Art Brut de Lausanne, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, les actrices Valéria Bertolotto et Aline Papin. Il enseigne à la HES du Valais ainsi qu’à La Manufacture.
Actuellement, il y dirige un nouveau projet de recherche, soutenu par le Fonds National Suisse qui vise à faire interagir sur scène des acteurs en chair et en os avec des intelligences artificielles capables d’improviser du texte pour leur partenaire humain. Cette performance soulève l’épineuse question du statut de la création.
JACQUES RIVETTE
En un demi-siècle, de 1949 à 2009, il réalise une trentaine de films et devient l’une des figures majeures de la Nouvelle Vague. Fils de pharmacien, Jacques Rivette fréquente assidûment le ciné-club du Quartier latin, où il rencontre Éric Rohmer. Critique puis rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Rivette est décrit par Jean Douchet comme « l’âme secrète du groupe, le penseur occulte, un peu censeur ».
Son premier long métrage, Paris nous appartient (1962), révèle quelques-unes de ses obsessions : le complot, la paranoïa, le théâtre, les rues de la capitale française, le lien entre esthétique, éthique et politique. Dans la plupart de ses films, il entretient le mystère de ce qui se trame dans l’ombre. Son deuxième film, La Religieuse (1966) sera provisoirement censuré, déclenchant un mouvement de soutien qui annonce Mai 68. Suivent deux films dans lesquels il expérimente l’alliance du plausible et du fabuleux : L’Amour fou puis Céline et Julie vont en bateau. En 1991, La Belle noiseuse lui vaut une reconnaissance critique et publique.
Chez Rivette, les femmes crèvent l’écran : Anna Karina, Bulle Ogier, Juliet Berto, Emmanuelle Béart, Jane Birkin, Jeanne Balibar, des actrices qu’il considère comme les partenaires principales de ses créations, incarnent des héroïnes charismatiques.
Il fait fréquemment référence à d'autres arts dans ses films, notamment au théâtre, à la littérature et à la peinture.