Journal

de Johann Wolfgang von Goethe
mise en scène Jean-Pierre Vincent

15 - 19 nov 2016 | Grande salle

Iphigénie en Tauride

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Dans la version de Goethe, Iphigénie n’est pas celle que l’on connaît d’ordinaire. Elle n’a pas été sacrifiée par son père : au moment fatal, Artémis se ravisa et fit en sorte qu’Agamemnon égorge un animal. La déesse transporta alors Iphigénie en Tauride, où nous la retrouvons quelques années plus tard, prêtresse d’Artémis en ce pays étranger – l’actuelle Crimée –, ignorant tout du destin de Troie et des bains de sang qui frappent sa famille.

Iphigénie en Tauride est un appel vers aujourd’hui : le Siècle des Lumières est-il voué aux oubliettes ? N’est-il pas urgent de rappeler son message ? C’est aussi le portrait d’Iphigénie, une acharnée de la vérité dont le rayonnement renverse les situations les plus désespérées.
C’est une légende, un conte dans un pays mystérieux entre Euripide, Goethe et notre temps, une intrigue avec rebondissements, péripéties, bateau caché dans une crique, complot, chasse à l’homme…
Un classique du théâtre allemand, dans une nouvelle traduction, mis en scène par Jean Pierre Vincent qui, en quelques décennies, a profondément bouleversé le paysage théâtral.

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) a vécu à cheval sur deux siècles. Il a connu la fin du Saint Empire romain germanique et les débuts de l’ère moderne. Son œuvre immense, rattachée au Sturm und Drang et au classicisme de Weimar, est composée de romans (Les Souffrances du jeune Werther), d’ouvrages scientifiques (Le Traité des couleurs), de poèmes (Le Roi des aulnes), de pièces de théâtre, de traductions et d’un récit autobiographique (Poésie et Vérité).

Dès 1958, Jean-Pierre Vincent rencontre, au sein du Groupe Théâtral du Lycée Louis-le Grand à Paris, Patrice Chéreau, Michel Bataillon, Jérôme Deschamps… Il signe son premier essai de mise en scène en 1963. En 1975, il devient directeur du Théâtre National de Strasbourg. En 1983, il est nommé administrateur de la Comédie-Française. De 1990 à 2001, il prend la direction du Théâtre Nanterre-Amandiers. En 2002, il fonde la compagnie Studio Libre avec Bernard Chartreux. « Enfant de troupe(s) », selon ses propres mots, il s’est toujours entouré d’une équipe fidèle de créateurs et de dramaturges. Pour ce spectacle encore : Bernard Chartreux, Eberhard Spreng, Jean-Paul Chambas, Patrice Cauchetier, Alain Poisson.

Autour d’Iphigénie en Tauride

– mercredi 16 novembre à 14h : dialogue autour de l'œuvre de Goethe à la Fondation Martin Bodmer entre Jean-Pierre Vincent et Jacques Berchtold, professeur et directeur de la Fondation
– jeudi 17 novembre à l’issue du spectacle : bord de scène avec Jean-Pierre Vincent à l'issue de la représentation
– vendredi 18 novembre à 18h30 : conférence de Charles Méla autour du spectacle

Et à ne pas manquer du 12.11.2016 au 23.04.2017 à la Fondation Martin Bodmer : l'exposition « Goethe et la France ».

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Dossier pédagogique - Iphigénie en Tauride Parcours pédagogique - La réappropriation du mythe - avec la Fondation Martin Bodmer et le Poche /GVE

Dans la version de Gœthe, Iphigénie n’est pas celle que l’on connaît d’ordinaire. Elle n’a pas été sacrifiée par son père : au moment fatal, Artémis se ravisa et fit en sorte qu’Agamemnon égorge un animal. La déesse transporta alors Iphigénie en Tauride, où nous la retrouvons quelques années plus tard, prêtresse d’Artémis en ce pays étranger – l’actuelle Crimée – ignorant tout du destin de Troie et des bains de sang qui frappent sa famille.

C’est une légende, un conte dans un pays mystérieux entre Euripide, Gœthe et notre temps, une intrigue avec rebondissements, péripéties, bateau caché dans une crique, complot, chasse à l’homme…

En se réappropriant le mythe d’Iphigénie, Gœthe lui donne un souffle nouveau. Imprégné du Siècle des Lumières, il livre une figure féministe, résistante, généreuse et dénonciatrice. Iphigénie est celle qui permet la suspension du sacrifice humain. Pour les professeurs de grec, venir assister au spectacle est également l’occasion d’apporter une résonance au texte d’Euripide.

Enfin on ne pourrait taire l’opportunité rare pour les élèves de voir un classique du théâtre allemand mis en scène par Jean-Pierre Vincent, l’homme qui, en quelques décennies, a profondément bouleversé le paysage théâtral français.

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Extrait : Acte V, scène 3

THOAS
Obéis à ton devoir sacré, non pas au roi.

IPHIGÉNIE
Arrête !
Je suis née aussi libre qu’un homme.
Si le fils d’Agamemnon se tenait devant toi
Et si tu exigeais de lui ce qui ne t’est pas dû,
Il aurait comme toi une épée et un bras
Pour défendre les droits de son cœur.
Moi je n’ai que des paroles, mais il est noble
De respecter les paroles d’une femme.

THOAS
Je les respecte plus que l’épée d’un frère.

IPHIGÉNIE
La fortune des armes est changeante :
Contre l’obstination et la dureté, la nature
Ne nous a pas laissées sans défense.
Elle a donné la ruse au faible, et toutes sortes d’artifices
Pour esquiver, différer et bientôt s’échapper.
Oui, la force mérite qu’on emploie ces moyens.

THOAS
Sagement la prudence s’oppose à la ruse.

IPHIGÉNIE
Mais une âme pure n’en a pas besoin.

THOAS
Ne prononce pas imprudemment ta propre condamnation.

Goethe, Iphigénie en Tauride, Traduction de Bernard Chartreux et Eberhard Spreng

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matières : allemand, histoire, grec, français, théâtre

thématiques : le mythe sacrificiel, le siècle des Lumières, une figure féministe, la guerre de Troie, la mythologie grecque, l’amour fraternel, l’amitié, le Sturm und Drang, Euripide, Gluck

en résonance :
- la violence : La Boucherie de Job, Antigone, Où en est la nuit?
- la mythologie grecque : Antigone

activités pédagogiques : dossier d’accompagnement pédagogique, présentation du spectacle en classe, visite du théâtre, rencontre avec l’équipe artistique, atelier jeu, collaboration avec La Fondation Martin Bodmer autour de l'exposition "Gœthe et la France" du 12 novembre 2016 au 04 avril 2017

Infos pratiques

HORAIRES

mardi, mercredi, jeudi, samedi à 19h
vendredi à 20h

DURÉE

1h50

Tarifs

plein tarif : CHF 50.-
AVS, AI, chômeur : CHF 38.-
étudiant : CHF 25.-

traduction : Bernard Chartreux, Eberhard Spreng
avec : Cécile Garcia Fogel, Vincent Dissez, Pierre-François Garel, Thierry Paret, Alain Rimoux
assistanat à la mise en scène : Frédérique Plain
dramaturgie : Bernard Chartreux
décor : Jean-Paul Chambas assisté de Carole Metzner
lumière : Benjamin Nesme
costumes : Patrice Cauchetier
son : Benjamin Furbacco

production : Théâtre du Gymnase, Marseille
coproduction : Studio Libre / Théâtre National de Strasbourg

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