Journal

texte et mise en scène
Mathieu Bertholet

10 - 15 avril 2018 | Grande salle

Luxe, calme

Coproduction

"Brillant spectacle, tout de subtilité et d’intelligence. Une partition virtuose qui relève de la composition en direct et qui va bien au-delà de l’exercice de style qu’il ne se contente pas d’être, loin s’en faut !"
@pascal_bernheim sur Instagram

Au XIXe siècle, Britanniques, Allemands et Russes venaient profiter de nos vues, de nos trains, de nos palaces. Aujourd’hui, ils viennent en Suisse pour mourir. Le tourisme de luxe est devenu tourisme de la dernière heure. Les grands romantiques, Goethe en premier, puis Byron ou Shelley avaient décrit ce rapport : la fascination pour la beauté des Alpes est aussi fascination pour le danger mortifère qui s’en dégage. Ce qui, hier, était mythique et poétique, a aujourd’hui atteint son ultime concrétisation : la Riviera suisse est devenue le cadre idéal de l’industrie du suicide assisté. Le fait est là. Bertholet ne juge pas, il interroge : pourquoi sommes-nous à la pointe de la question de l’euthanasie quand nous sommes dans le même temps le pays des grandes industries pharmaceutiques ?

Sur le plateau, un décor de palace. On y croise des trentenaires et des septentenaires, des majordomes et des infirmiers, des Werther et des grabataires, de 1870 à 2020 indistinctement. Une chorégraphie du texte et des corps où un échange de valise peut se transformer en dernier adieu. Un spectacle rhapsodique, atmosphérique, où le souffle – des acteurs, du poème – a le premier rôle.

Mathieu Bertholet, né en Valais, étudie l’écriture dramatique à l’Université des arts de Berlin, où il vit pendant dix ans. Ses textes, publiés chez Actes Sud-Papiers, sont mis en scène par Anna Van Brée, Anne Bisang, Maya Bösch, Marc Liebens, Véronique Bellegarde. Il se lance dans la mise en scène en 2008, et monte ses propres pièces, dont Case Study House #1 to #5 (2009), L’Avenir, seulement (2011), Derborence d’après Ramuz (2014). Il est le directeur du Poche depuis juillet 2015.

AUTOUR DU SPECTACLE

Lundi 16 avril 2018 à 19h30 à la Maison de Rousseau et de la Littérature (MRL)
"Mort, je te choisis", une discussion entre Mathieu Bertholet et Lukas Bärfuss menée par Danielle Chaperon, professeure à l’Université de Lausanne, spécialiste du théâtre

Dans Luxe, calme, Mathieu Bertholet soulève une réflexion sur le glissement qui s'opère en Suisse entre tourisme de luxe et tourisme du suicide assisté. La Maison de Rousseau et de la Littérature (MRL) organise à cette occasion, en collaboration avec la Comédie, une rencontre entre Mathieu Bertholet et Lukas Bärfuss qui lui aussi traite dans son écriture de la problématique du suicide. Pour en savoir + : http://m-r-l.ch/agenda/

Réservations conseillées au 022 310 10 28 ou à info@m-r-l.ch
Tarifs CHF 10.- / CHF 8.- (AVS, étudiants, chômeurs)
Verre offert à l’issue de la rencontre

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Dossier pédagogique - Luxe, calme

À la base du projet d’écriture de Mathieu Bertholet, il y a le texte de Marguerite Yourcenar, Premier soir. Cette nouvelle est le récit du voyage d’un couple fraîchement marié, prenant le train pour leur voyage de noces. Ils se rendent en Suisse, dans un hôtel de luxe. À peine arrivé, juste avant de consommer sa nuit de noces, l’homme reçoit un télégramme. Il le lit sur le balcon, face à la vue sur le lac, et apprend que sa maîtresse vient de se suicider. Ce texte rassemble les trois grands motifs du projet Luxe, calme : la mort dans un hôtel de luxe face à un lac suisse.

Au XIXe siècle, Britanniques, Allemands et Russes venaient profiter de nos vues, de nos trains, de nos palaces. Aujourd’hui, ils viennent en Suisse pour mourir. Le tourisme de luxe est devenu tourisme de la dernière heure. Les grands romantiques, Goethe en premier, puis Byron ou Shelley avaient décrit ce rapport : la fascination pour la beauté des Alpes est aussi fascination pour le danger mortifère qui s’en dégage. Ce qui, hier, était mythique et poétique, a aujourd’hui atteint son ultime concrétisation : la Riviera suisse est devenue le cadre idéal de l’industrie du suicide assisté.

Avec Luxe, calme, Mathieu Bertholet interroge le devenir des hôtels de luxe en Suisse, de leurs origines au XIXe siècle à un futur plus ou moins proche, et la mort dans la Suisse d’hier et d’aujourd’hui, du romantisme fasciné par les Alpes à l’industrie du suicide assisté.

Sur scène, tout commence par ce prologue d’un Premier soir, ordonné, linéaire. Et puis tout s’ouvre sur un hall d’hôtel, sur une salle de bal/salle à manger et sur des chambres avec vue. Anecdotes, situations, histoires et récits de vies composent un spectacle où on croise des trentenaires et des septentenaires, des majordomes et des infirmiers, des Werther et des grabataires, de 1870 à 2020 indistinctement.

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matières : français, histoire, philosophie

thématiques : le suicide assisté, la mort, l’hôtellerie de luxe suisse, le Romantisme, les paysages suisses

en résonance :
– la mort : Cassandre, Défaut de fabrication

activités pédagogiques : dossier d’accompagnement pédagogique, présentation du spectacle dans la salle de cours, visite du théâtre, rencontre avec l’équipe artistique, atelier jeu, atelier d’écriture donné par Mathieu Bertholet

Infos pratiques

HORAIRES

mardi, mercredi, jeudi, samedi à 19h
vendredi à 20h
dimanche à 17h

DURÉE

107 minutes

Tarifs

plein tarif : CHF 40.-
AVS, AI, chômeur : CHF 30.- 
étudiant : CHF 20.-

avec : Véronique Alain, Tamara Bacci, Rébecca Balestra, Léonard Bertholet, Joël Hefti, Fred Jacot-Guillarmod, Julien Jacquérioz, Louka Petit-Taborelli, Daniele Pintaudi, Nora Steinig
scénographie : Sylvie Kleiber
lumières : Yan Godat
dramaturgie : Guillaume Poix
assistanat à la mise en scène : Manon Krüttli
maquillage, coiffure : Francis Ases
costumes : Anna Van Brée
choix des musiques et interprétation : Daniele Pintaudi

 

production : Cie MuFuThe / Théâtre Vidy-Lausanne
coproduction : Théâtre de Valère, Sion / Comédie de Genève / Théâtre Populaire Romand, La Chaux-de-Fonds
avec le soutien de :  Pro Helvetia - Fondation Suisse pour la Culture, ThéâtrePro Valais, Pour-cent culturel Migros, Fonds culturel de la Société Suisse des Auteurs, Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittents genevois (FEEIG).

Spectacle Lauréat du concours Label+ théâtre romand 2016

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