Irina est là sur scène, venue raconter son histoire personnelle, ses fêlures d’enfant placée dans une famille d’accueil, ses blessures et ses joies, sa manière de se (re)construire envers et contre tout.
Des voix d’adultes – juges, éducateurs et éducatrices, parents et proches – se mêlent aux voix d’enfants, dont la sienne, bien sûr: parole écrite et parole dite, parole enregistrée et parole lue, parole portée sur scène, par elle et par d’autres. À plusieurs, elles et ils tendent la corde fragile d’une histoire de famille compliquée. À moins qu’elle ne soit tout simplement ordinaire.
MARIKA DREISTADT
Après La Manufacture dont elle sort diplômée en 2006, Marika Dreistadt intègre la compagnie de Théâtre des Osses pendant 5 ans et fonde le Collectif Division. Habituée des plateaux romands, la comédienne marque par son style – entre révolte et mélancolie – qui, sans forcer l’émotion, percute de plein fouet. Comédienne dans les spectacles de Julien Mages, Anne Bisang, Jonathan Capdevielle, Anna Van Brée ou encore Jean-Daniel Piguet, elle privilégie les collaborations avec de jeunes réalisateurs au cinéma.
Avec sa compagnie Point de Suture, elle se lance dans la mise en scène. Armée de son outil de prédilection, le dictaphone, Marika Dreistadt collecte des paroles, des sensations, des voix, des sons. Le réel est son point de départ mais le dispositif théâtral pluridisciplinaire le déplace dans un « ailleurs » poétisé.
Sa 1ère création, Michelle, traitait – à travers l’histoire d’une poupée de silicone – de la solitude moderne, de notre duplicité, de la dégradation des rapports humains et des fantasmes.
IRINA, son 2ème spectacle, aborde la condition des enfants placés et l'Aide Sociale à l'Enfance à travers le regard d'une adolescente de 17 ans. Désireuse de défendre un théâtre traitant de sujets sociaux par la fable, elle mêle la fiction à son observation sensible et concrète de la condition humaine.
SIMON GUÉLAT
Comédien et réalisateur né dans le Jura suisse en 1985, Simon Guélat se forme à La Manufacture dont il sort diplômé en 2007. Au théâtre et au cinéma, il travaille sous la direction de Ursula Meier, Lionel Baier, Matthieu Bertholet, Éric Vigner. Il interprète Markus dans le film 120 battements par minute de Robin Campillo, Grand Prix au festival de Cannes 2017.
Son installation à Paris en 2010 influence son parcours. Il y fréquente assidûment les cinémas de quartier. « Cette fringale de films m’a naturellement amené à la réalisation » explique-t-il.
Il tourne plusieurs courts-métrages aux atmosphères oniriques dont les personnages centraux sont des adolescents en prise avec le trouble amoureux, l’affirmation de leur identité, le désir et les sensations magiques qu’ils déclenchent.
Dans Cabane (2015), quatre adolescents occupent une cabane au cœur d’un camp militaire en pleine forêt. Peu à peu, la puissance de l’imaginaire déréalise l’image et l’intrigue. Le film est sélectionné aux festivals de Locarno et de Clermont-Ferrand. En 2016, il réalise un court-métrage documentaire qui sera sélectionné au festival Visions du Réel à Nyon, Chahine au sujet d’une jeune femme transgenre vivant dans la cité d’Argenteuil.
Inspiré du roman de Ramuz, le court-métrage Aline (2019) mêle le brut et le lyrique pour raconter l’histoire d’un premier amour impossible. L’atmosphère étrange et anachronique rend la frontière confuse entre ce qui est vécu et ce qui est rêvé.
Au théâtre, il collabore artistiquement avec Julia Perrazzini et Marika Dreistadt.