« Une collision entre deux auteurs que l’on n’associe pas spontanément. Nous voulons voir cette rencontre! Et voir aussi le Schmürz, cette invention d’Ursula Vian-Kübler, épouse suisse-allemande de l’écrivain. Comme une contraction entre douleur (Schmerz) et le « merdre » de Jarry. Le Schmürz c’est un bruit bizarre. C’est aussi une sensation que nous avons en nous, mélange de danger réel, de mauvaise conscience, comme un diablotin qui nous torture. Deux comédies, enfin, parce que dans Comédie de Genève il y a « comédie », non ? » NKDM
Gian Manuel Rau
Gian Manuel Rau est né en Suisse et vit aujourd'hui en Allemagne. Il travaille à la Schaubühne de Berlin, aux théâtres de Bâle et de Stuttgart ou encore au Théâtre Vidy-Lausanne et à la Comédie Française. Il explore aussi bien le répertoire classique que le domaine contemporain, ainsi que des créations scéniques de musique contemporaine. Lorsqu'on lui demande de définir d'une phrase le sens de sa recherche artistique, il dit : « Je veux rendre visible la vulnérabilité, les âmes solitaires des personnages et leurs conflits intérieurs. Je veux montrer l'humanité de façon crue. Exposer la fragilité, la férocité et la colère avec humour et musicalité. »
Quelques spectacles emblématiques :
– Rome-Nanterre de Valérie Mréjen (2013). À l’invitation de la comédienne Dominique Reymond, ce spectacle fait suite au Festival d'Avignon à Sujet à vif, en explorant un autre texte de Valérie Mréjen : Trois quartiers.
– Mademoiselle Julie de Strindberg (2015), une partition sans armure à la dissonance parfaite.
– Il y pleut sans cesse (2018), une création musicale et scénique originale autour de Fernando Pessoa et du Livre de l’Intranquillité, avec l’Ensemble Rue du Nord.
Jean-Luc Lagarce
Né en 1957 et mort du sida en 1995 à 38 ans, Jean-Luc Lagarce est aujourd'hui l'un des auteurs français contemporains les plus joués en France. Ses textes sont traduits en vingt-cinq langues et sont joués dans de nombreux pays. Datant de 1977, Erreur de construction est sa première pièce, un hommage ouvert à Eugène Ionesco et au théâtre dit de l’absurde. En cela, elle est très différente du reste de son œuvre, plus autobiographique, qui met en scène un double de l'auteur aux prises avec les relations difficiles qu'il entretient avec sa famille et ses origines. Se sachant condamné sept ans avant sa mort, Jean-Luc Lagarce reprend le thème du fils qui retourne dans sa famille juste avant de mourir dans ces dernières pièces, J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne, Juste la fin du monde ou Le pays lointain.
Après sa mort, François Berreur, avec qui il a fondé les éditions théâtrales Les Solitaires intempestifs, œuvre à la reconnaissance de ses écrits, qui n'advient véritablement qu'à la fin des années 1990.
Boris Vian
Né en 1920 et mort en 1959 à Paris, Boris Vian est tout à la fois et plus encore : écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique. Il a une formation d'ingénieur à l'École centrale, et s'est aussi adonné aux activités de traducteur (anglo-américain), de conférencier, d'acteur et de peintre. Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie, documents, chroniques, nouvelles, théâtre et scénario de film. Son œuvre est une mine dans laquelle on continue encore, au XXIe siècle, à découvrir de nouveaux manuscrits.