Librement adapté du roman Transit d'Anna Seghers
Première à la Comédie de Genève
En 2018, alors qu’il se rend au Chili, le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani est mis en garde à vue puis renvoyé à Téhéran par la police des frontières de l’aéroport de Munich. Motif de la sanction ? Être resté 5 jours de trop dans la zone Schengen. Inspiré de cette mésaventure, En transit met en scène une actrice – alter ego de Amir – qui, le temps de son incarcération à l’aéroport, lit Transit de Anna Seghers, un roman sur les personnes exilées pendant la Seconde Guerre mondiale, en vue d’en faire une adaptation scénique.
"Parler de soi, d’une situation intime, et lui conférer une réception bien plus large, au-delà des contingences particulières, par le filtre du plateau. L’ailleurs devenant ici, ou l’inverse. Amir Reza Koohestani réussit ces rencontres, avec simplicité, et une souvent joviale humanité. Il était aussi de la bande de Julie’s party, à la Comédie en 2018. Le revoilà, en création dans nos murs. Nous sommes impatientes." NKDM
Amir Reza Koohestani
Originaire de Shiraz (Iran), il développe un goût précoce pour l’écriture. Ses nouvelles sont publiées dans les journaux de sa ville natale alors qu’il n’a que 16 ans.
Formé en cinéma, il goûte au théâtre au sein du Mehr Theatre Group qui s’inspire du jeu cinéma pour orienter le jeu théâtral. Il revient ensuite à ses premières amours en se dédiant pleinement à l’écriture dramatique.
Gros coup de projecteur sur Dance On Glasses, publié en 2001, qui déclenche la production de textes à fréquence régulière. La solitude des personnages et la réclusion des figures féminines y sont des motifs récurrents, traités dans un style dépouillé et noble, traversés de clin d’œil à la symbolique iranienne.
Malgré son hyper-activité sur les territoires allemand et français depuis 2006, l’auteur et metteur en scène de 43 ans vit au moins 6 mois par an en Iran où il est très apprécié et où il poursuit son travail critique, dénonçant à la fois les travers de la mondialisation et les « maux de la société iranienne ». Dans une interview datée de 2018, il confie qu’il a rencontré en Iran « des difficultés avec la censure, mais elles étaient très semblables à celles que j’ai connues en Europe avec les gens qui ne s’appellent pas des censeurs, comme des directeurs artistiques ».
Quelques spectacles emblématiques :
- Modest Reception (2012). Amir est co-scénariste avec l'acteur et réalisateur Mani Haghighi de ce film , qui remporte le Netpac Award au Festival International du Film de Berlin.
- Hearing (2015). Pièce écrite lors d’une résidence de 6 mois à l’Akademie Schloss Solitude de Stuttgart et créée au Théâtre de la Ville de Téhéran.
- Summerless (2018). Troisième volet d’une trilogie sur les thèmes du temps et de la mémoire, présentée en Première mondiale au Kunsten festival des arts de Bruxelles. L’intégrale (Timeloss, Hearing, Summerless) s’est jouée au Théâtre National de Bretagne à Rennes.
- Miss Julie (2018). Invité pour le lancement de saison 2018-2019 de la Comédie de Genève, Amir écrit cette courte pièce en français, inspirée de Mademoiselle Julie d’August Strindberg.