Dans l’oeuvre subversive de Elfriede Jelinek, Blanche-Neige est finalement tuée par le chasseur. La Belle au Bois Dormant vit soumise à son prince. Les héroïnes modernes se nomment Rosamunde, Jackie Kennedy ou encore Ingeborg Bachman. Dans l’univers de Elfriede Jelinek, auteure à scandale et Prix Nobel, il n’y a pas de contes. Tout juste des « drames de princesses », corrosifs et jubilatoires. Et si toutes ces figures féminines étaient destinées à mourir? Et si les contes de fées n’étaient qu’une mascarade visant à maintenir les femmes à un rang inférieur dans une société de brutes?
Elfriede Jelinek a composé cette oeuvre kaléidoscopique en l’an 2000, alors que le parti d’extrême droite de Jörg Haider entrait au gouvernement en Autriche. Une variation de La Jeune fille et la Mort en cinq tableaux. Maya Bösch, qui marque son retour à la Comédie, s’est emparée de cette écriture foisonnante. Une histoire de sexe, de domination et d’existence illusoire.
Elfriede Jelinek est une auteure autrichienne aussi adulée que controversée. Elle connaît son premier succès international avec La Pianiste (1983), une oeuvre autobiographique adaptée au cinéma par Michael Haneke, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre. En 2004, elle reçoit le Prix Nobel de littérature.
Maya Bösch est née à Zurich. Elle impose sa vision épurée du théâtre et une démarche chorale avec des auteurs comme Eflriede Jelinek bien sûr, mais encore Heiner Müller, Sarah Kane, Mathieu Bertholet, dont elle avait monté GeNeva.Lounging à la Comédie. Depuis 2006, elle codirige le GRÜ / Théâtre du Grütli à Genève.