Ce n’est pas un spectacle, c’est un jeu. Un jeu dont vous êtes le héros, ou plutôt l’anti-héros, un jeu dans l’espace public, un jeu... invisible. invisible vous envoie, vous citoyen, dans un café, un train, un magasin, pour y opérer de minuscules interventions. À plusieurs, vous créez une toute petite situation, qui révèle ce que vous ne voyiez peut-être pas. Cette minuscule situation, presque invisible, vous en êtes simultanément l’initiateur et le spectateur. Le spectateur d’un dérangement subtil, d’un trouble légal mais ô combien excitant, dont vous seul connaissez l’origine.
L’intérêt du jeu est donc pour vous : celui-ci vous permet de prêter une attention augmentée à ce qui vous entoure. Et d’observer la fluctuation entre ce que vous ressentez et les éventuels effets produits autour de vous. Puis, comme il s'agit d'un jeu, de jouer avec les règles : chercher à augmenter ou diminuer les effets de vos actions sur le contexte et sentir ce que cela vous fait. Les intensités de ce qui se joue varient du très fort au presque rien.
Le mode d'emploi ?
– Lors de votre venue, vous allez recevoir les feuillets de trois actions que vous allez jouer à la suite. Ces feuillets contiennent la description des actions à faire, des compte-rendus d’expériences d’autres gens qui les ont inventés et testés, à Lausanne en Suisse, à Groningen aux Pays-Bas, à Goa en Inde et à Belgrade en Serbie. Ce qui est invisible à Goa ne l’est pas de la même manière à Groningen.
– Vous agirez en petit groupe, de huit à douze personnes, en contact permanent par WhatsApp.
– 3 programmes de chaque fois minimum 3 actions différentes vous sont proposés. Vous pouvez donc revenir une autre fois et choisir un autre programme !
– Pensez à prendre vos lunettes de lecture pour lire la marche à suivre de vos actions, ainsi que des habits de saison. La participation implique l’usage de WhatsApp, veuillez penser à charger votre smartphone au préalable. Si vous n’avez pas de smartphone, nous en avons quelques-uns à disposition.
– Durée approximative totale : environ trois heures.
« Faire et se regarder faire. Observer le minuscule et presque invisible chaos provoqué : un trouble délicat – et délicieux – de l’ordre des choses qui crée, pour un court instant, une certaine poésie de l’absurde. Cette force poétique de Yan Duyvendak repeint notre quotidien de couleurs inattendues. » NKDM
Yan Duyvendak
Lauréat du Grand Prix suisse de théâtre / Anneau Hans Reinhart, Yan Duyvendak, néerlandais d’origine, vivant entre Genève et Marseille, pratique la performance depuis 1995 et s’impose peu à peu comme une référence en la matière sur le plan européen. S’attachant en particulier à souligner combien les images télévisuelles et mentales, les codes sociaux et autres rituels de la société du spectacle, épaississent aujourd’hui l’écran qui se dresse entre l’Homme et la réalité, il réaffirme tout au long de son travail une forme de dignité humaine mise à mal par la société de l’image.
Quelques spectacles emblématiques :
– Please, Continue (Hamlet) (2008), tourne encore dans le monde entier. À chaque représentation, le personnel judiciaire recruté sur le lieu du spectacle joue pour de vrai le faux procès d’Hamlet accusé du meurtre de Polonius. Un nouveau verdict chaque soir.
– Still in Paradise (2008), un spectacle participatif et déambulatoire, politique et intime, sur les rapports entre l'Orient et l'Occident, co-écrit et joué avec Omar Ghayatt.
– Sound of Music (2015), une comédie musicale politique, écologique, apocalyptique avec douze danseuses et danseurs de Broadway.
– Actions (2016), un projet de théâtre documentaire sur l'accueil des réfugiés, en tournée dans toute l’Europe.