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Charte écriture inclusive

Bonnes pratiques de l’écriture inclusive à la Comédie de Genève

À la Comédie de Genève, nous pratiquons l’écriture inclusive dans nos communications avec le public et dans notre travail quotidien afin d'éviter toute discrimination dans le langage. L’écriture inclusive a pour but d’assurer l’égalité de représentation de toutes les personnes aux moyens d’attentions ou de signes graphiques et syntaxiques.

Parmi les nombreuses possibilités qu’offre l’écriture inclusive, la Comédie a opté pour des outils qui marquent clairement son engagement, sans pour autant rendre la lecture trop difficile. Il nous semble en effet important, dans le cadre de nos activités culturelles et sociales, que l’écriture inclusive soit également accessible. Tout en restant ouverts à l’évolution d’une pratique en plein essor, voici les outils que nous avons choisi d’utiliser pour le moment et les raisons qui ont motivé nos choix.

1. Féminiser les noms de métier

La première étape pour formuler un langage non sexiste consiste à faire apparaître le caractère féminin lorsqu’on utilise des noms de métier ou d’occupation. Historiquement, tous les noms de métier masculin ont un pendant féminin. Il n’y a donc pas de raison de s’en priver !

Exemples : une autrice, une doctoresse, une spectatrice, une ambassadrice, une metteuse en scène, etc.

2. Le doublet ou la double désignation 

La deuxième étape est étroitement liée à la première : pour faire entendre dans le langage le caractère féminin et masculin, nous utilisons le doublet (double désignation). Nous refusons la règle du masculin générique qui est réductrice, excluante et arbitraire.

Exemple : Les spectateurs et spectatrices ont applaudi.

La pratique du doublet s’accompagne de deux règles importantes :
1. L’ordre du doublet se fait de manière alphabétique. Dans l’exemple ci-dessus, “spectateurs” vient donc avant “spectatrices”.
2. Quant à l’accord, il est régi par la proximité.

Exemple : Les joyeux spectateurs et spectatrices sont belles.
Dans cet exemple, l’accord de proximité réunit “joyeux” et “spectateurs” ainsi que “belles” et “spectatrices”. C’est la proximité du substantif et de l’adjectif qui fixe l’accord.

Nous préférons utiliser le doublet plutôt que des signes de ponctuation comme le point médian, le tiret ou le point. Pour quelle raison ? Ces signes typographiques sont très pratiques, mais rendent difficiles la lecture et embrouillent les synthèses vocales des ordinateurs, utiles à de nombreuses personnes aveugles ou malvoyantes.

3. Dépersonnaliser avec des mots épicènes ou neutres

L’usage de mots épicènes constitue un autre outil que nous souhaitons utiliser en alternance ou en harmonie avec le doublet afin de rendre nos textes plus fluides et accessibles, et ménager nos effets en faveur d’un langage non sexiste.

Exemples de mots épicènes : l’artiste, l’équipe, le personnel, le public, etc.

4.  S’il faut choisir ?

S’il faut choisir, c’est parfois nécessaire quand nous utilisons un “nous” comme dans ce texte, nous privilégions une alternance entre féminin et masculin. Ainsi, les caractères féminins et masculins se font “égalitairement” entendre.

Exemple : Nous sommes fières de pratiquer le langage inclusif.

5. Les néologismes

À titre expérimental et sur un mode ludique, nous nous permettons aussi quelques folies lexicales avec l’usage de néologismes ou de mots-valises, pour le moment uniquement sur notre compte Instagram. En restant compréhensibles, ces nouvelles formes permettent entre autres une inclusion des personnes non binaires et LGBTIQ+ dans la langue. Ce qui nous semble fondamental. Quant à l’usage du “x”, c’est un signe fort que nous comprenons parfaitement, mais pour que nos textes demeurent accessibles au plus grand nombre, comme évoqué plus haut, nous préférons y renoncer.