En 1987, le metteur en scène Matthias Langhoff, un temps pressenti pour diriger la Comédie de Genève, mit sur le papier ce qu’il attendait d’un théâtre de son temps. Ce sont ces réflexions qui constituent le fameux Rapport Langhoff.
Marie-José Malis, accompagnée dans sa recherche par de nombreux membres de l’équipe de la Comédie, interroge ce «rapport» et en propose l’adaptation. Comme beaucoup de metteurs en scène, c’est par ce texte qu’elle a d’abord connu la Comédie. Lieu rêvé, repensé, la Comédie y devient l’emblème de tous les théâtres et le support d’une méditation sur le travail, l’espérance, la vie qu’on y mène. Le texte de Langhoff, polémique, idéal, aura été une des étapes marquantes des cent ans de vie de ce théâtre, une provocation amoureuse, pour que, refondé, il y soit retrouvé au plus haut. Il était temps d’y faire retour!
Matthias Langhoff, né en 1941 à Zurich, est un metteur en scène francoallemand, ancien directeur du Théâtre de Vidy et ancien codirecteur du Berliner Ensemble. Ses mises en scène ont fait date dans l’histoire du théâtre, en particulier celles qu’il a signées avec Manfred Karge comme La Bataille de Heiner Müller, Prométhée enchaîné d’Eschyle, Marie Woyzeck de Georg Büchner, ou Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist, mais aussi celles qu’il a réalisées depuis le milieu des années 1980 comme Mademoiselle Julie de August Strindberg, La Mission de Heiner Müller, ou plus récemment Un Hamlet-cabaret d’après William Shakespeare.
Marie-José Malis, metteure en scène, agrégée de lettres modernes, enseigne le théâtre à l’Université de Montpellier. Elle a fondé en 1994 la compagnie La Llevantina. Parmi ses mises en scènes récentes, on peut citer Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist (2009), On ne sait comment de Luigi Pirandello (2011) et Le Plaisir d’être honnête de Luigi Pirandello, créé à la Comédie la saison dernière.