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Dans le cadre du Festival Soli – You are not alone

30 avril - 04 mai 2019 | Studio Claude Stratz

Loubna

Nastassja Tanner

Festival Soli

Un thé à la menthe, des cornes de gazelles, elle a 80 ans, elle a 25 ans, elle est d’ici et de là-bas en Algérie, Loubna (le double fictionnel de Nastassja) vous reçoit.


Durée : 1h

Parce qu’avant de quitter le Boulevard des Philosophes et de déménager, nous voulons redécouvrir avec vous les deux petites salles de ce théâtre, et la grande aussi, dans des formes inédites, celles d’une génération d’artistes qui nous passionnent. Elles et il sont seuls en scène et prennent le risque de se mettre à nu !

Entretien avec Nastassja Tanner

Pourriez-vous décrire le dispositif que vous avez élaboré pour votre solo ?
Il est simple. Je suis partie de l’intérieur très simple où ma famille algérienne habite et je l’ai recomposé sur scène.
Une petite télévision, une banquette, une table basse, un tapis, et un portrait de mes grands-parents dans les Alpes suisses, suspendu au-dessus de la banquette.

J’invite le public chez moi. Je l’installe aussi sur la scène, près de moi, sur des tapis et des coussins comme en Algérie. Le théâtre devient mon salon, le public des amis, des invités. Je m’amuse à inverser les rôles, à mettre le public à la place que j’avais en Algérie, la place de l’Européenne, et à les accueillir en tant que bonne Algérienne avec toute la convivialité et l’humour que cela implique. Je les embrasse. Je leur donne des gâteaux. Je leur raconte des histoires comme on me les racontait là-bas. Puis, petit à petit mon personnage de « bonne femme algérienne » dévie et laisse place à moi, Nastassja Tanner, troublée de se sentir si proche et si éloignée de ce pays, de cette culture.

Pourquoi avez-vous choisi la forme du solo ?
La forme du solo est venue tout simplement, puisque c’était mon travail de diplôme de la Manufacture en 2015, et qu’on devait faire une forme solo.

Le solo relève-t-il pour vous du monologue ? Du soliloque ? Ou est-ce au contraire une parole adressée à l’Autre, à un autre ou au plus grand nombre ?
Dans mon solo, le début est très ouvert au public et adressé à lui. Puis au fur et à mesure, je m’éloigne du public, physiquement, mais aussi dans l’adresse.

Pour moi ce solo, constitue bien sûr une multitude de voix, puisqu’il est le fruit d’enregistrements de personnes que j’ai interviewées en Algérie. Il est également personnel, puisque qu’il y a aussi ma propre voix, ma propre parole mise en parallèle avec ces voix. Il exprime à la fois le bruit du monde, puisque c’est un montage de plusieurs voix, que j’ai réécrit dans un récit à la première personne, mais aussi ma solitude, qui s’exprime quand je prends la parole, moi, Nastassja Tanner.

Propos recueillis par Arielle Meyer MacLeod

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Ce spectacle sera présenté en mode Relax le samedi 4 mai à 15h30.

Les soirée Relax sont recommandées aux personnes avec handicap mental, mais aussi à celles et ceux qui souhaitent un accès facilité au théâtre dans un environnement et des conditions décontractés. Pour en savoir +

Infos pratiques

Tarif unique :
CHF 12.- par solo


Âge conseillé : 
12 +

Ecriture, interprétation et mise en scène : Nastassja Tanner

Collaborateur artistique (adaptation lumière, scénographie, jeu) : Grégoire Strecker

Création lumière : Robin Dupuis

Administration : France Jaton

Production : NT

Coproductions : Centre culturel suisse à Paris, CCN-Théâtre du Pommier, Comédie de Genève

Soutiens : Banque Cantonale Neuchâteloise, Loterie Romande, Fondation Ernst Goehner, Fondation Nestlé pour l’Art

Résidence : Arsenic, Centre d'art scénique contemporain (Lausanne)

Remerciements : La Manufacture (Haute Ecole des Arts de la Scène), Claire de Ribaupierre

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