Sur scène, une «star» du théâtre flamand, Bruno Vanden Brœcke, impressionnant de finesse et d’humanité, de grandeur et d’humilité, nous tient en haleine, décille notre regard, nous débarrasse de nos clichés et ébranle nos certitudes. Il nous fait découvrir le quotidien d’un missionnaire, distribuant des préservatifs par cartons entiers, ne s’interdisant pas de regarder les femmes, plus préoccupé de soigner les corps que de sauver les âmes.
«J’avais envie de redresser l’image de missionnaires ridicules, ringards, incarnant le passé colonial. Cette vision caricaturale nie la dimension de l’engagement de ces hommes et de ces femmes», explique l’auteur de Mission. Pour composer le texte de ce spectacle, il a rencontré au Congo plus d’une dizaine de missionnaires belges et les a longuement interrogés. En résulte un monologue aux allures de conférence, à la fois drôle et émouvant, dans lequel «Père André» nous parle librement de l’eucharistie, de Dieu, des guerres civiles, de la misère et de la vie.
David Van Reybrouck, né en 1971, écrivain, co-éditorialiste du quotidien flamand De Morgen, a étudié l’archéologie et la philosophie aux universités de Louvain et de Cambridge. Sa première pièce, L’Âme des termites (2004), raconte l’histoire d’un entomologiste ruminant les événements des années passées au Katanga, juste après l’indépendance. Mission, écrite et créée en 2007, est en tournée depuis lors en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France.
Raven Ruëll enseigne au Conservatoire de Liège et au RITS (Bruxelles). Membre de la compagnie artistique du KVS (Théâtre Royal Flamand), il y a mis en scène La Vie et les œuvres de Léopold II d’Hugo Claus (2002), Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (2004), La Cerisaie de Anton Tchekhov (2006). Il fait aussi partie du noyau artistique du Theater Antigone (Courtrai), où il a monté, avec Jos Verbist, Baal de Bertolt Brecht (2011). En janvier 2013, il a mis en scène King Lear 2.0 de Jean-Marie Piemme au Théâtre Les Tanneurs.
