Journal

Dans le cadre du Festival Soli – You are not alone

10 - 12 mai 2019 | Studio André Steiger

Ophélia, Barbie et moi

Eve-Marie Savelli

Festival Soli

Une barbie trash démantibulée coincée entre Shakespeare et des Louboutin se compose et se décompose devant nous.


Durée : 55 min

Parce qu’avant de quitter le Boulevard des Philosophes et de déménager, nous voulons redécouvrir avec vous les deux petites salles de ce théâtre, et la grande aussi, dans des formes inédites, celles d’une génération d’artistes qui nous passionnent. Elles et il sont seuls en scène et prennent le risque de se mettre à nu !

Entretien avec Eve-Marie Savelli

Pourriez-vous décrire le dispositif que vous avez élaboré pour votre solo ?
C’est un dispositif frontal, qui permet un rapport direct avec le public. Un espace épuré, non défini, vierge de toute histoire, faisant appel à l’imagination du spectateur. Un espace changeant, tel un canevas en perpétuelle mutation. Un espace qui s’habille peu à peu des mues que le personnage abandonne derrière lui. 

Pourquoi avez-vous choisi la forme du solo ?
Par nécessité. Je dirais que la forme du solo s’est imposée à moi, que ce fut plus instinctif que rationnel. J’éprouvais le besoin de plonger les mains à l’intérieur de mon être et d’en sortir avec une matière que je pourrais ensuite transmettre au spectateur, en passant par cet être qui, altéré par la fiction, est à la fois moi, et pas moi. Le solo me permet d’utiliser mon propre corps afin d’aborder à ma façon des thèmes durs. En interrogeant qui je suis, qui je ne suis pas, c’est la société actuelle que j’aspire à interroger. Par moi, je ne cherche pas à parler de moi, mais de « nous » tous. Cela se lie à la question sur le type de parole. Dans mon cas, je dirais que c’est une parole à la fois intimiste et adressée (pour autant que cela ait un sens !) Intimiste, car elle émane d’un seul être, telle une confidence. Adressée, car cette parole aspire à être partagée, elle ne vit que si elle est entendue. Je vois ça comme une façon de laisser s’exprimer plusieurs facettes de la psyché par le biais de  plusieurs personnages, de les faire s’affronter, au même titre que lorsque l’on a un débat interne avec soi-même. La psyché engendre des personnages, les personnages engendrent leur propre parole. En habitant plusieurs personnages, je leur donne une voix avec laquelle ils peuvent tenter d’exprimer à la fois la solitude de l’être et refléter un peu de notre monde.

Propos recueillis par Arielle Meyer MacLeod

more

Infos pratiques

Tarif unique :
CHF 12.- par solo


Âge conseillé : 
16 +

Conception et jeu : Eve-Marie Savelli
Création lumière : Léo Garcia
Régie générale : Justine Bouillet

Médias