Librement adapté de L’Oiseau vert de Benno Besson, d’après Carlo Gozzi
Première à la Comédie de Genève
Le collectif BPM fait feu de tout bois. Leurs spectacles désopilants redonnent vie à un passé en déroute, ils remettent paillettes et éclat sur nos souvenirs patinés.
À l’heure de fêter le centenaire de la naissance de Benno Besson, le trio BPM se souvient de L’Oiseau vert, créé il y a quarante ans à la Comédie de Genève, qui a ébloui toute une génération et marqué l’histoire du théâtre.
Avec le sens de la dérision et la malice qu’on leur connaît, Catherine Büchi, Léa Pohlhammer et Pierre Mifsud sortent du placard les décors originels et réveillent les fantômes masqués de ce spectacle féerique.
« L’une de nous deux avait vu le spectacle depuis le poulailler (ce qui fait sens...) de la "vieille" Comédie et ne l’a jamais oublié. Travailler à la Comédie, c’est avoir en soi quelque chose de cet oiseau-là. Comme nous, le collectif BPM a regardé naguère ce spectacle avec des yeux d’enfants, et nous a raconté son envie d’explorer cette magie aujourd’hui, d’aller à la recherche de cet oiseau envolé et pourtant si présent. Le théâtre fait parfois cela. Il nous tatoue et fait de nous ce que nous sommes. » NKDM
COLLECTIF BPM
BPM comme (Catherine) Büchi, (Léa) Pohlhammer et (Pierre) Mifsud, trois comédiens-créateurs issus de l’école Serge Martin, très actifs sur les scènes romandes, notamment dans le registre contemporain-drôlatique. Pour preuve, ils se rencontrent au sein de l’iconique 2b Company que dirige François Gremaud. Germe l’envie de réunir leurs imaginaires pour créer La Collection, un cycle de pièces vintage. Dans une série de spectacles rigolos et rétro, le trio narre l’histoire insolite d’objets désuets : la cassette-audio, le vélomoteur, le téléphone à cadran rotatif, le téléviseur à tube cathodique, le service à asperges. D’autres reliques de notre passé immédiat rejoindront bientôt La Collection. L’alliage des personnalités décalées de la brune, la blonde et le chauve – exacerbé par les dérapages hilarants de leurs micro-fictions nostalgi-comiques – fait réfléchir autant que rire.
BENNO BESSON
L’aura de ce monstre sacré illumine encore la Comédie de Genève qu’il a dirigée de 1982 à 1989. En 1948, il rencontre Bertolt Brecht qu’il rejoint à Berlin-Est où le dramaturge allemand vient de fonder le Berliner Ensemble. Besson accompagne Brecht jusqu'à sa disparition en 1956. Sa mise en scène du Dragon d'Evgeni Schwarz reste plus de dix ans à l'affiche. De 1969 à 1977, il dirige la Volksbühne. Bien que résidant à Berlin-Est, il crée des spectacles en Autriche, en Allemagne de l'Ouest, en Suisse, en Italie, en Bulgarie.
Bâtisseur d’un théâtre social et satirique, il inscrit ses fables critiques dans des scénographies qui font référence à l’imaginaire de l’enfance. Pour lui, « le monde est comme mis en jeu » grâce à la magie du théâtre.
Le prestigieux Anneau Hans Reinhart lui est décerné en 1985. Il a également obtenu le Molière du meilleur spectacle en 1994 pour Quisaitout et Grobêta de Coline Serreau.
Depuis 1998, le théâtre d'Yverdon-les-Bains où il est né en 1922 porte son nom. En France, Benno Besson a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en mai 2002. Il décède en 2006 à Berlin à l’âge de 83 ans.