Mademoiselle Julie est l’histoire d’une femme qui dit son désir, et qui en meurt. Une histoire écrite par Strindberg à la fin du XIXe siècle, en 1888 exactement.
Mais aujourd’hui, 130 ans plus tard, après les mouvements féministes, mai 68, et à l’heure de #metoo, qu’en est-il du désir des femmes ? de l’expression de ce désir ?
Dans une tribune parue dans le Monde du 9 janvier 2018, Belinda Cannone, romancière et essayiste, ose penser hors des clous et reformuler autrement les enjeux de l’égalité entre les sexes.
Le jour où les femmes se sentiront parfaitement autorisées à exprimer leur désir, affirme-t-elle, le jour où l’entreprise de la séduction sera réellement partagée, elles ne seront plus des proies et ne se percevront plus comme telles. Encore faut-il qu’elles aient la possibilité de devenir aussi entreprenantes que les hommes, aussi actives, aussi sûres de leurs désirs.
C’est avec elle que nous parlerons de Julie. Et de désir.