Concert Les Créatives

Sofia Jernberg 

ዐይነ-እርግብ (création) pour ensemble instrumental
Co-commande de Contrechamps et du Festival Borealis (Norvège)

Dans ዐይነ-እርግብ, j’ai souhaité travailler avec la notion de voile comme étant à la fois ce qui protège, sépare et cache.
Dans l'image, Apollon (Dieu greco-romain de la musique, entre autres choses) dévoile sa sœur jumelle Diane. Un lien étroit relie d’ailleurs Diane à la déesse égyptienne Isis dont les représentations physiques sont souvent apparentées.
La première mention du « voile d'Isis » apparaît dans Isis et Osiris de Plutarque, un philosophe grec de la fin du premier et du début du deuxième siècle de notre ère. Il s’agit d’une interprétation philosophique de la religion égyptienne ancienne. Il a notamment écrit sur la statue située dans la ville égyptienne de Sais, celle d'une déesse assise portant l'inscription « Je suis tout ce qui est, qui était et qui sera, et aucun mortel n'a levé mon voile. »
En Inde, le concept de « Māyā » a été formulé vers 1500 avant notre ère (et peut-être même antérieurement). Très simplifié, il construit son idée autour de ce principe : nous, en tant que personnes, voyons la vie à travers une série de voiles déformants qui nous empêchent de voir la « réalité réelle ». Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer s'est inspiré de cette idée et a écrit : « Les yeux de l'individu inculte sont obscurcis, comme disent les Indiens, par le voile de Maya. Ce n'est pas la chose en soi qui lui est révélée, mais seulement le phénomène dans le temps et l'espace, dans le principium individuationis et dans les autres formes du principe de la raison suffisante. Dans cette forme de sa connaissance limitée, il ne voit pas la nature intérieure des choses, qui est une, mais ses phénomènes comme séparés, détachés, innombrables, très différents, et même opposés. »
Sofia Jernberg

Erika Stucky
ICE (2021) pour voix et ensemble
Co-commande de Contrechamps et du Festival Les Créatives

Je vous emmène sur un océan de glace, là où depuis un siècle mes ancêtres errent. Sur le glacier d’Aletsch, j’ai enregistré le rugissement de la roche et de l’eau mêlées, et puis les prières mortuaires dans l’église de mon village. Ces sons serviront de drone à ma pièce de 30 minutes, intitulée ICE, et de fondation pour les douze musiciens qui s’y glisseront.
Erika Stucky