Le Teatro due Punti propose un projet théâtral de médiation autour de la démocratie avec treize jeunes appartenant à deux classes du CFPP (Centre de formation pré-professionnelle). Ces jeunes se sont confrontés, au cours des ateliers, aux valeurs, aux sens et aux enjeux de la démocratie. Cette recherche débouche sur une présentation théâtrale en conditions professionnelles. Le théâtre, dans ses différentes formes, est donc un prétexte et un moyen psycho-social pour permettre aux jeunes d'expérimenter la démocratie et vivre la citoyenneté par une forme artistique et participative. Le théâtre n’est pas considéré comme une fin en soi, mais un médium pour créer un lien de confiance avec les jeunes, communiquer avec eux et les amener à s'exprimer.
Paola Pagani
D’origine italienne, elle étudie le théâtre à Paris, à l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq puis sous la direction de Monika Pagneau et Philippe Gaulier. Son intérêt pour la recherche sur l’art de l’acteur s’affirme durant les années de son séjour au Workcenter de Grotowski à Pontedera, en Italie, de 1988 à 1991. Établie à Genève depuis 1993, elle a joué pour de nombreux metteurs en scène : Oskar Gomez Mata, Pierre Mifsud, Omar Porras, Geneviève Guhl, Michele Millner, Dorian Rossel, Patrick Mohr, Nicole Borgeat. Elle a fondé en 1998 avec Antonio Buil le Teatro due Punti qui a présenté ses créations dans divers théâtres en Suisse et à l’étranger. Elle est diplômée de la méthode Feldenkrais, une pédagogie basée sur la prise de conscience du mouvement. Elle a obtenu le CAS (Certificate Advanced Studies) en Dramaturgie et Performance du texte à l’UNIL (Université de Lausanne). Elle participe en tant que metteuse en scène avec l’Unité Santé jeunes adultes de l’HUG de Genève pour élaborer des laboratoires avec de jeunes adultes (15 -21 ans) ayant pour thème «La santé dans l’adolescence». Elle a collaboré avec l’ASSA-SGGA (Association Suisse Santé Adolescents), le SEMO de la Croix Rouge genevoise, l’OSEO et Païdos. Elle met au service de ces associations son expérience pédagogique et théâtrale pour pratiquer le théâtre avec des jeunes en rupture. Depuis 2015 elle conduit avec Nicole Borgeat, dramaturge et cinéaste, un projet autour de la démocratie « Faut-il faire avec les cons ?» qui permet à des jeunes en rupture de formation ou en échec scolaire d’expérimenter la scène. Elle a animé durant les saisons 2017/18, 2018/19, avec Valentine Sergo et Iria Diaz un atelier hebdomadaire de théâtre citoyen au Théâtre Saint-Gervais avec plus de quarante participantes et participants d’âge et provenance confondues. Elle a collaboré avec les danseurs Kylie Walters, Jozsef Trefeli et Caroline de Cornière, participant à leurs créations respectives en tant que dramaturge ou comédienne. Elle partage la scène avec Pierre Mifsud dans plusieurs créations théâtrales en tant que comédienne ou dramaturge ainsi que sur des projets plus spécifiques de recherche théâtrale. Elle collaborera prochainement avec d’autres artistes de la scène (Fatna Djahra, Valentine Sergo, Fred Mudry, Dorian Rossel, Caroline de Cornière) à la création de leurs prochains spectacles.
Jérôme Richer
Né en 1974, Jérôme Richer suit d'abord une formation universitaire en droit, puis après un détour par l'éducation spécialisée, il se dirige vers l'écriture théâtrale et la mise en scène. En janvier 2005, Jérôme Richer fonde la Compagnie des ombres avec laquelle il ausculte le réel dans ses spectacles. Il a notamment écrit et mis en scène La ville et les ombres en 2008 sur l’évacuation du squat Rhino à Genève, Je me méfie de l'homme occidental (encore plus quand il est de gauche) en 2011 sur la bonne conscience occidentale, Tout ira bien en 2015 sur « nous » et les Roms, La violence de nos rêves en 2017 sur Ulrike Meinhof et la question de la violence révolutionnaire, Si les pauvres n’existaient pas, faudrait les inventer en 2019 sur la pauvreté en Suisse. En tant qu'auteur, il est lauréat de plusieurs bourses et prix dont la bourse littéraire de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture et la bourse culturelle de la Fondation Leenaards. Trois de ses textes ont reçu le prix de la Société suisse des auteurs (SSA) à l'écriture théâtrale (Naissance de la Violence en 2006, Écorces en 2008, Défaut de fabrication en 2012). Ses textes ont été mis en scène, en espace ou en lecture en Suisse, en France, en Belgique, au Luxembourg, au Québec, en Allemagne, aux États-Unis et en Guinée. Ils sont publiés aux éditions Espaces 34, Bernard Campiche et Alna. Ils sont traduits en anglais et en allemand. Jérôme Richer anime très régulièrement des ateliers d'écriture, en particulier pour la Haute École de Travail Social (HETS) à Genève. Il participe en tant qu’auteur à deux collectifs d’écriture dont le Collectif non identifié toujours en activité (avec Julie Gilbert, Antoine Rubin et Marina Skalova).
