Journal

Dans le cadre du Festival Soli – You are not alone

03 - 05 mai 2019 | au Studio André Steiger

Si tu t’mettais un peu dans l’moule

Marion Chabloz

Festival Soli

Marion joue une ex-taularde qui raconte ce que cela lui fait d’être jouée par Marion. Compliqué ? Justement pas.


Durée : 55 min

Parce qu’avant de quitter le Boulevard des Philosophes et de déménager, nous voulons redécouvrir avec vous les deux petites salles de ce théâtre, et la grande aussi, dans des formes inédites, celles d’une génération d’artistes qui nous passionnent. Elles et il sont seuls en scène et prennent le risque de se mettre à nu !

Entretien avec Marion Chabloz

Pourriez-vous décrire le dispositif que vous avez élaboré pour votre solo ?
Le dispositif de Si tu t’mettais un peu dans l’moule est basé sur une envie de simplicité. Le but étant de créer une rencontre entre le public et Marina, j’ai choisi de limiter un maximum tout ce qui pourrait mettre trop de distance entre elle et les spectateurs.

J’ai donc choisi comme situation théâtrale un simple « bord de scène » durant lequel Marina est invitée à venir s’exprimer face au public. Un éclairage basique, une chaise, une table, une carafe d’eau, un verre, le public et le témoignage de Marina. Voilà la base du dispositif.

Il est ensuite fictionnalisé et augmenté par le choix que j’ai fait, d’une part, d’incarner moi-même ses mots et d’autre part de placer cette entrevue dans un futur proche : un an après la date de la représentation. La Marina fictive que j’incarne est alors sortie de prison et peut donc venir s’exprimer sur son parcours de vie. Par ailleurs je peux m’amuser, moi, comédienne, à la fois à inventer le futur proche de Marina, et à la faire jouer avec les codes du théâtre dans lequel elle est projetée en lui faisant accomplir des choses qu’elle rêverait de faire dans un théâtre mais qu’elle n’oserait en réalité pas faire.

Pourquoi avez-vous choisi la forme du solo ?
J’ai choisi le solo car Si tu t’mettais un peu dans l’moule est la suite d’un travail d’étude à la Manufacture dans lequel nous devions créer un solo. C’est donc avec cette contrainte comme appui que les premiers pas de ce spectcale ont eu lieu. Lors de la reprise et poursuite de ce travail, la forme du solo s’est imposée d’elle-même. Elle permet tout d’abord de favoriser le « dialogue » et la confrontation directe avec le public. Elle met le public dans une situation de face à face et de ce fait l’implique davantage. Elle pousse ensuite à écouter et faire en fonction des spectateurs pour constuire au fil de la représentation un lien et une écoute particulière nécessaire, à mon sens, au témoignage de Marina et à la bienveillance qu’il mérite. Enfin, elle souligne dans le cas de Si tu t’mettais un peu dans l’moule une sorte de solitude face aux nombreux spectateurs venus écouter. Cette solitude face aux autres est aussi une manière de parler indirectement de la marginalité et de la différence. Elle met Marina dans une position délicate et belle à la fois, car on la voit se remplir de courage au fil de la représentation en s’accrochant aux liens et connivences qui se tissent petit à petit entre elle et le public.

Le solo relève-t-il pour vous du monologue ? Du soliloque ? Ou est-ce au contraire une parole adressée à l’Autre, à un autre ou au plus grand nombre ?
Si tu t’mettais un peu dans l’moule est une parole adressée directement au public et donc au plus grand nombre. Sous des apparences de monologue, c’est en réalité un dialogue qui se qui se crée avec le public. Marina, que j’interpète, réagit à ce qu’elle voit et entend dans le public et cela la dirige dans sa manière de prendre la parole. À chaque instant elle peut être surprise par les réactions des gens ou désirer en susciter.

Propos recueillis par Arielle Meyer MacLeod

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Infos pratiques

Tarif unique :
CHF 12.- par solo


Âge conseillé : 
14 +

Conception et jeu : Marion Chabloz
Assistante à la mise en scène : Sarah Calcine
Collaboration artistique et vidéo : Timothée Zurbuchen
Musique : Michale Frei
Technique son et lumière : Robin Dupuis
Co-production : TLH - Sierre
Soutiens : Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Migros/Promotion Jeunes Talents, Fondation Engelberts, Fondation Ernst Göhner, Corodis

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