Journal

de Fausto Paravidino
mise en scène Hervé Loichemol

04 - 21 oct 2016 | Grande salle

La Boucherie de Job

Création

Un petit commerçant, travailleur, bon et généreux, éprouve des difficultés économiques, fait faillite, perd ses proches et finit sur un tas d’ordures. Job –comment pourrait-il s’appeler autrement ? – n’a pourtant rien à se reprocher : il croit au travail, à l’effort, au mérite, à la parole donnée. Mais il ne voit pas que le jeu a changé, ne sait pas s’adapter et sombre corps et biens. Son fils, qui connaît les nouvelles règles, revient de Boston, prend les affaires en main et fait fructifier le néant.

La Boucherie de Job montre un monde qui bascule, se transforme, où la faillite est générale, où l’on peut faire argent de tout, de rien et n’importe comment. Un monde qui semble être le nôtre, chaotique, exubérant, drôle, ridicule et émouvant.

Rares sont les textes de cette force. Le jeune auteur italien Fausto Paravidino – que la France découvre depuis quelques années à l’affiche de théâtres tels la Comédie-Française ou La Commune d’Aubervilliers, dont on peut lire l’éloge tant dans l’Humanité que dans Gala – est un prodige. Avec fantaisie, culot, un sens aiguisé du dialogue et de la réplique qui tranche, ce sont de hautes questions qu’il réactive à travers la parabole de Job : nos pères ont-ils démissionné ou les avons-nous jetés aux oubliettes ? Avons-nous vendu nos croyances et nos valeurs au dieu argent ? Un pardon, un salut sont-ils encore possibles ?

Fausto Paravidino, né à Gênes en 1976, est écrivain, comédien, metteur en scène, cinéaste et traducteur. Il écrit sa première pièce, Trinciapollo, en 1996. Suivent entre autres Due fratelli qui reçoit le Prix Ubu en 2001, Genova 01 qu’il écrit en 2001 alors qu’il est auteur en résidence au Royal Court Theatre de Londres, et La malattia della famiglia M qu’il met en scène en 2011 au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris. 2011 est aussi l’année où il intègre le Teatro Valle Occupato, un théâtre de 1727 situé au coeur de Rome, occupé depuis plusieurs années par des artistes et citoyens, en résistance à sa privatisation et aux coupes infligées à la culture. 

Hervé Loichemol, fondateur du théâtre Le Châtelard à Ferney-Voltaire, dirige la Comédie de Genève depuis juillet 2011. Au nombre de ses récentes mises en scène, on peut citer Siegfried, nocturne de Michael Jarrell et Olivier Py (2013), Shitz de Hanokh Levin (2014), Le Roi Lear de Shakespeare (2015), Cassandre de Michael Jarrell avec Fanny Ardant dans le rôle-titre (2015) et Épître aux jeunes acteurs de Olivier Py (2016).

Autour du spectacle

> Rencontre avec Fausto Paravidino le samedi 15 octobre à 17h30
> Fête du théâtre 2016

> Durant toute la durée du spectacle, notre café-restaurant vous propose, en plus de délicieux tapas et sandwichs, un plat spécial à CHF 18.- servi rapidement avant, après et pendant l'entracte de La Boucherie de Job. Au menu, de la viande forcément !
Salade de saison
Boeuf carottes
Purée de pommes de terre maison
Marrons caramélisés

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Dossier pédagogique - La Boucherie de Job

Un petit commerçant, travailleur, bon et généreux, éprouve des difficultés économiques, fait faillite, perd ses proches et finit sur un tas d’ordures. Job – comment pourrait-il s’appeler autrement ? – n’a pourtant rien à se reprocher  : il croit au travail, à l’effort, au mérite, à la parole donnée. Mais il ne voit pas que le jeu a changé, ne sait pas s’adapter et sombre corps et biens. Son fils, qui connaît les nouvelles règles, revient de Boston, prend les affaires en main et fait fructifier le néant.

La Boucherie de Job montre un monde qui bascule, se transforme, où la faillite est générale, où l’on peut faire argent de tout, de rien et n’importe comment. Un monde qui semble être le nôtre, chaotique, exubérant, drôle, ridicule et émouvant.

Avec La Boucherie de Job les enseignants, plus particulièrement d’économie et d’histoire, pourront aborder certains aspects du capitalisme à travers la réappropriation de la parabole de Job – c’est là la force du texte – dont l’auteur se sert afin de parler du monde contemporain et mettre en relation le libéralisme, « la religion de l’égoïsme », et notre culture «où la solidarité sociale et l’amour pour le prochain ne sont plus une option».

Extrait : Acte II, scène 1

FILS

Le monde n’est pas pour les indécis,
on ne vit qu’une fois, d’une façon ou d’une autre ; qu’elle soit juste ou fausse,
le véritable crime n’est pas de choisir le mal mais de ne pas savoir choisir.
Le crime c’est : « tout se vaut ».
Moi, ce délit,
je ne le commettrai pas.
A présent je décide,
et si je change d’avis,
ce sera pour aller de l’avant,
pas pour faire marche arrière.
Le passé n’existe pas,
le présent est déjà passé,
seul le futur a du sens,
seul demain
est totalement à moi.
Demain, elle rampera à mes pieds.
Demain, je sauverai ma famille.
Demain, le monde me remerciera,
et mon talent sera une récompense
pour qui viendra chercher conseil auprès de moi. Je ferai le bien
pour avoir le bien,
tel est mon égoïsme.
Je suis donc égoïste.
Moi.

Traduction française de Caroline Michel , avec le soutien du Théâtre de la Commune et de la Comédie de Genève

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matières : économie, histoire des religions, grec, italien, français, philosophie, histoire, théâtre

thématiques : Le Livre de Job, l’économie capitaliste, la faillite du petit commerce, l’intérêt individuel versus la justice et l'honnêteté, la faillite de la figure paternelle toute puissante, le processus d’individualisation, l’intergénérationnel

en résonance :
- la violence :
Iphigénie en Tauride, Antigone, Où en est la nuit?
- la figure paternelle : Lettre au père

activités pédagogiques : dossier d’accompagnement pédagogique, présentation du spectacle en classe, visite du théâtre, répétition ouverte, rencontre avec l’équipe artistique, atelier jeu

Infos pratiques

HORAIRES

mardi, mercredi, jeudi, samedi à 19h
vendredi à 20h
dimanche à 17h
relâche le dimanche 09 octobre 2016 ainsi que les lundis 10 et 17 octobre 2016

Durée

2h20 (entracte de 20' compris)

Boulevard de la Comédie

Durant toute la durée du spectacle, notre café-restaurant vous propose, en plus de délicieux tapas et sandwichs, un plat spécial à CHF 18.- servi rapidement avant, après et pendant l'entracte de La Boucherie de Job. Au menu, de la viande forcément !
Salade de saison
Boeuf carottes
Purée de pommes de terre maison
Marrons caramélisés

Tarifs

plein tarif : CHF 40.-
AVS, AI, chômeur : CHF 30.-
étudiant : CHF 20.-

traduction : Caroline Michel
avec : Rébecca Balestra, Ahmed Belbachir, Arthur Besson, Pierre Byland, Anne Durand, Camille Figuereo, Caroline Gasser, Jonas Marmy, François Nadin, Taïla Onraedt
scénographie : Gilles Lambert
assistanat à la mise en scène : Hinde Kaddour
lumière : Jean-Philippe Roy
son : Michel Zürcher
musique originale : Arthur Besson
costumes : Gilles Lambert et Mireille Dessingy
maquillage : Katrin Zingg
vidéo : réalisation et conception des vidéos par la HEAD —Genève, Département Arts visuels, Joséphine Berthou et Lou Cohen, étudiantes Bachelor.
merci à Foofwa d'Imobilité pour son aide précieuse

production : Comédie de Genève

La Boucherie de Job est publiée chez L’Arche Éditeur dans la traduction de Pietro Pizzuti.

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