La Comédie de Genève vous emmène en navette au Théâtre Vidy-Lausanne le vendredi 17 mars 2023.
En faisant se rencontrer la figure du révolutionnaire toréro andalou Juan Belmonte et la musique de Richard Wagner (Tristan und Isolde), Angelica Liddell donne voix aux origines de son théâtre, à ce qu’elle nomme « une histoire du théâtre qui est l’histoire de mes racines et l’histoire de mes abîmes. »
Plus qu’un art, la tauromachie était pour Juan Belmonte un exercice spirituel, portant les émotions dans un espace infini, dans une éternité. Angelica Liddell y voit sa propre nécessité absolue du théâtre, et même sa propre nécessité d’un théâtre absolu, pour ainsi dire de vie ou de mort. Un spectacle comme une déclaration d’amour de fureur, de ténèbres et de plein soleil à son art. Nous l’avons vécue avec fièvre et saisissement à Orléans, où l’artiste donnait l’impression de se consumer en scène.
Angélica Liddell
En 1993, Angélica Liddell fonde à Madrid sa compagnie Atra Bilis Teatro avec qui elle signera 22 mises en scène. Ses pièces ont été traduites dans plusieurs langues. Parmi ses travaux, on peut citer : La Falsa Suicida (2000), El Matrimonio Palavrakis (2001), Once upon a time in West Asphixia (2002), Hysteria Passio (2003), Y como no se pudrio Blancanieves (2005), El Año de Ricardo (2005), Perro muerto en tintoreria : los fuertes (2007), Anfaegtelse (2008), La Casa de la fuerza (2009), Maldito sea el hombre que confia en el hombre : un projet d’alphabétisation (2011) et Ping Pang Qiu (2012). Angélica Liddell a gagné plusieurs prix, parmi lesquels : le Casa de America Award for Innovative Drama (2003) pour sa pièce Nubila Wahlheim ; le SGAE Theatre Award (2004) pour Mi relacion con la ; le Premio Ojo Critico Segundo Milenio Award (2005) pour l’ensemble de son travail ; le Notodo del Publico Award (2007) pour Perro muerto en tintoreria : los fuertes… Ses derniers travaux : El Año de Ricardo, La Casa de la fuerza, Maldito sea el hombre que confia en el hombre, ont été présenté au Festival d’Avignon, au Wiener Festwochen et au Théâtre de l’Odéon à Paris. Elle s’est vue remettre le National Prize of Drama Literature en 2012 pour La Casa de la fuerza par le Ministre espagnol de l’Education, de la Culture et du Sport ainsi que le Leone d’Argento of Theatre par la biennale de Venise en 2013. Elle présente trois spectacles au Festival d’Automne à Paris de 2013 à 2015 : Todo el cielo sobre la tierra, You are my destiny (Lo stupro di Lucrezia), et Primera carta de San Pablo a los Corintios Cantata BWV 4, Christ lag in Todesbanden. Oh, Charles !. Elle est nommée, en 2017, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la culture français. À Vidy, elle a créé Primera carta de San Pablo a los Corintios (2015) et présenté Tandy (2015) et Una costilla sobre la mesa : Madre (2019).