Pour ce « soir de première », c’est toute la mécanique théâtrale qui est mise à nu, du tableau électrique au cintre, des trappes au matériel de rangement, des signaux lumineux aux avertissements sonores. La Veronal dévoile l’envers du décor, ce qui se joue derrière le rideau, dans les coulisses et les interstices.
Comme avec Sonoma, montré à la Comédie en septembre 2021, la compagnie espagnole offre une performance chorégraphique insolite : les mouvements sont saccadés, ralentis ou accélérés, comme si les danseurs et les danseuses étaient des poupées articulées à qui le théâtre et sa machinerie venaient insuffler la vie.
Une ode au théâtre, majestueuse et solennelle, un hymne aux arts de la scène, techniques et divinement humains.
« Le théâtre finit (ou commence) toujours par parler de théâtre. Le tout est de savoir avec quel langage. Et celui de La Veronal nous enchante et nous trouble. Coulisses habitées, faux vrais discours de diva, cet Opening Night, ce soir de première nous touche au cœur. Après ce spectacle, nos jeunes fantômes auront de nouveaux camarades pour hanter nos murs. » NKDM
Marcos Morau
Né à Valence en 1982, le chorégraphe espagnol se forme à l’Institut de théâtre de Barcelone, au Conservatoire de danse de Valence (ES) et à Movement Research de New York. En 2005, il fonde La Veronal, une compagnie réunissant des artistes issus de la danse, du cinéma, de la photographie et de la littérature dont les créations hybrides électrisent les scènes européennes. Marcos Morau a grandi dans un village de montagne et fréquenté une école religieuse. Sa démarche chorégraphique est influencée par le télescopage entre tradition et modernité qui a marqué son enfance. Mixant performance et ballet, il invente un folklore contemporain qui lui permet de faire écho à la grande histoire de l’humanité.
Siena, pièce créée en 2017, s’inscrit dans un décor de salle de musée hyper réaliste. Ce tableau vivant hypnotique explore le corps humain, l’art et sa représentation.
La saison dernière, les neuf danseuses de la bombe visuelle et musicale Sonoma ont fait trembler le plateau de la Comédie. Cette fantasmagorie spectaculaire raconte notamment le combat féministe contre les croyances éculées.